Cette série de photographies de Fernanda Sánchez-Paredes a été réalisée dans le cadre d’une résidence sur le territoire de la Haute-Bigorre. Un temps de création qui a curieusement coïncidé avec les dates du premier confinement. Ce contexte inattendu a ouvert le travail de réflexion de la photographe à d’autres horizons par rapport à son intention initiale de projet de résidence souhaitant ainsi questionner la place que l’on entretient avec notre environnement.
Le Vallon de Salut, la Mongie, la carrière de marbre de l’Espiadet, la Hourquette d’Ancizan, le col d’Aspin, l’ardoisière de Labassère, Laborde ou encore la Cabane des Esclozes, témoignent de traces de vie humaine contrastant avec la nature. C’est à cette dualité que la photographe s’est intéressée.
La représentation d’un espace naturel est aujourd’hui très codifiée. En ce sens, Fernanda Sánchez-Paredes questionne aussi dans sa série d’images la représentation d’une idée du paysage dans la photographie. C’est dans cette optique que le format carré s’est imposé comme un format qui permet de simplifier la lecture et d’attirer le regard vers le centre de l’image. Le carré permet également de mettre en avant une frontalité et la verticalité d’un paysage, pouvant alors évoquer une estampe japonaise.
Le travail de la photographe se présente telle une réflexion autour de la construction de l’image dans laquelle l’horizon tend à disparaître, révélant matières, détails et différentes tonalités. Son travail de création s’apparente aussi à une recherche formelle sur les variations de la lumière spécifique à une géographie. Filtrée par des nuages changeants, la lumière est parfois diaphane, voire transparente, d’autre fois au contraire plus vive, pour nous évoquer tour à tour la douceur et la crainte.
collectif, association Traverse
Le livre
« De nuages et de pierres »
est maintenaient en vente en librairie!
N.B. Sur les photographies de la marbrière de l’Espiadet apparaissent des parties d’œuvres contemporaines : Translation au cordeau de Léa Lalanne (colonnes tracées en bleu sur la grande paroi de la « fosse »). Dans l’âtre de Aurèle Lafon (cheminée dessinée en blanc sur la paroi du plâ de la Terrasse royale)(Exposition Parc & pics à l’Espiadet, été 2019, issue du programme de recherche Parc & pics de l’École supérieure d’art et de design des Pyrénées)